Ce lundi 11 juin marque, en France, le début de la levée du confinement qui, pour l’essentiel, se traduit par le retour progressif de centaines de milliers de travailleurs dans leurs bureaux, leurs ateliers ou leurs entrepôts. La réussite de cette première étape du processus de sortie de crise repose, pour une large part, sur l’engagement des professionnels de la prévention des risques et, notamment, des préventeurs privés.
Depuis le déclenchement de la crise provoquée par la pandémie de Covid-19, les professionnels de la prévention des risques se sont dépensés sans compter pour assister leurs clients confrontés à une situation pour le moins délicate.
Grâce à leur intervention, des dizaines de milliers d’entreprises ont été en mesure de mener à bien, en un temps record, la mise à jour de leurs documents uniques d’évaluation des risques (DUER), l’adoption de plans de reprise d’activité (PRA) conformes aux prescriptions sanitaires et gouvernementales, voire la réalisation, toujours en « crash program », de plans de continuité d’activité (PCA). C’est-à-dire en fait relever, dans les meilleures conditions, le défi lancé par cette crise hors normes – mais dont chacun pressent qu’elle ne sera pas la dernière que nous ayons à surmonter.
La culture de prévention, plus que jamais au cœur des enjeux des entreprises !
Au fil de la crise, de nombreux observateurs ont souligné combien cette pandémie avait démontré qu’une bonne gouvernance ne peut faire l’impasse sur les questions de prévention, de santé et de sécurité au travail. Rien n’est plus vrai, évidemment. Face au choc de la crise sanitaire, la capacité à évaluer et prévenir les risques professionnels s’est en effet révélée un facteur clef de résilience et d’agilité pour toutes les organisations. Et ce sera encore plus le cas dans le contexte du déconfinement.
Il ne faut pas en effet s’y tromper : la reprise progressive du travail ne sera effective que si les salariés ont confiance dans les mesures prises par les chefs d’entreprise pour protéger leur santé, et plus généralement leur sécurité au travail. Comme le démontre la grande réticence des parents à remettre leurs enfants à l’école, à défaut de confiance, ils resteront chez eux ! Ici encore, les professionnels de la prévention seront d’un grand secours. En effet, l’expérience prouve que l’intervention de professionnels aguerris, extérieurs à l’organisation et à sa hiérarchie, est, aux yeux des salariés, un gage de sérieux et d’indépendance qui contribue à renforcer leur confiance dans les mesures de prévention adoptée.
La jurisprudence Amazon, hommage indirect au professionnalisme des préventeurs
Les salariés ne sont d’ailleurs pas les seuls à le penser. Parmi d’autres observations, les juges de la Cour d’appel de Versailles appelés à statuer sur les mesures prises par la société Amazon pour protéger leur salarié du Covid-19 ont en effet précisé qu’elle “aurait pu solliciter des conseils extérieurs” de façon à “procéder à une évaluation des risques de qualité à la hauteur des enjeux” et “selon une approche pluridisciplinaire”. Ce point mérite d’être porté à la connaissance de nos adhérents. Il représente en effet un hommage indirect à leur professionnalisme déjà salué par les dizaines de milliers de clients qui, chaque année, recourent à leur service.
Une fois la crise du Covid-19 passée, lorsque sera venu le temps du retour d’expérience, il faudra se souvenir que, dans cette épreuve collective, les préventeurs privés n’ont pas démérité. Ils peuvent en tout cas compter sur l’U3P pour rappeler leur belle contribution à la lutte contre le virus et ses conséquences sur le monde du travail.
Le bureau de l’U3P
Paris, le 11 mai 2020